Découvrez le Captagon, cette drogue qui rend les terroristes inhumains

Avec cette substance, vous pouvez commettre le pire sans même vous en rendre compte

Par Aylan-afir Modifié le 19/11/2015 à 13:00
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Les rescapés de la prise d'otage du Bataclan ou des différentes fusillades qui ont eu lieu à Paris parlent des tueurs comme des gens "calmes", "froids", "méthodiques". Certains ont même dit qu'ils ressemblaient à des "morts-vivants'. Comment peut-on tuer de sang-froid des dizaines de personnes innocentes sans ressentir la moindre émotion. La réponse est peut-être contenue dans une drogue : le Captagon.

D'ailleurs, lors d'une perquisition des forces de police le 17 novembre, des seringues auraient été retrouvées dans une chambre où auraient résidé les terroristes présumés.

Petite histoire du Captagon

Le 26 juin 2015, une tuerie macabre à eu lieu près de Sousse, en Tunisie. Bilan, 39 morts et 39 blessés. Selon les témoins, l'homme responsable de cet attentat était souriant au moment où il commettait son crime. Comment est-ce qu'un jeune homme de 23 ans peut sourire alors qu'il ôte la vie à des dizaines de personnes ?

Son autopsie révèlera très vite qu'il était sous l'emprise d'une drogue lors de sa tuerie. Cette fameuse substance, c'est la fénéthylline, aussi connue sous le nom de Captagon (d'autres versions attestent qu'il avait pris de la cocaïne).

Le Captagon est un stimulant de la famille des amphétamines, comme la meth (synthétisée par Walter White dans Breaking Bad) ou l'ecstasy, aussi connue sous le nom de MDMA. Synthétisé pour la première fois en 1961, il a longtemps été utilisé comme produit dopant dans le cyclisme, mais aussi pour traiter les problèmes de narcolespsie et d'hyperactivité.

soldats énervés

Source photo : galleryhip

Depuis 1986, il est placé sur la liste des substances stupéfiantes par l'OMS et il a été retiré du marché français car il provoque des lésions cardiaques. Mais il n'a pas disparu partout.

A toutes les époques, les soldats et les hommes engagés dans des guerres se sont drogués. Ce n'est donc pas un hasard si on retrouve ces substances au Moyen-Orient.

Le lien entre le Captagon et le djihadisme

Cette drogue est très utilisée dans les pays du Golfe pour deux raisons.

1/ Elle ne coûte pas cher

2/ Elle aide les combattants à affronter le quotidien, que ce soit ceux de Daesh, mais aussi ceux du front Al-Nosra ou ceux des armées régulières.

C’est un stimulant qui génère une absence de douleur, d’empathie. Il provoque une transpiration abondante et empêche de dormir.
Dan Velea, psychiatre addictologue

Le Captagon peut se prendre soit par pilules, soit en intraveineuse. Via une piqûre, l'effet est plus rapide et démultiplié !

captagon pilules

Source photo : francetvinfo

Grâce à la drogue en général et à cette drogue en particulier, les combattants de l'Etat Islamique (mais aussi les soldats d'armées régulières) sont plus vigilants, résistent mieux à la fatigue et surtout, ressentent une sensation de plaisir assez surprenante.

Comme toutes les autres amphétamines, cette drogue entraîne une résistance à la fatigue, une vigilance accrue et une perte de jugement. Elle donne l'impression à celui qui la consomme d'être tout puissant, d'être le 'roi du monde' en quelque sorte.

Pr Jean-Pol Tassin pour Science et Avenir

En plus de déshumaniser ces hommes et de les rendre addict, le Captagon les rend insensibles à la douleur. Récemment, un officier de la brigade des stupéfiants de Homs, en Syrie, expliquait que les terroristes capturés rigolaient quand les officiers les "bourraient de coups" pour les faire parler. Sans commentaire.

En tout cas, cette drogue permet de comprendre un peu mieux comment des humains peuvent en venir à perpétuer de telles atrocités sans regrets ni remords.

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