Recours à l’article 49.3 : blocage surprise sur le périphérique parisien ce vendredi matin !

La colère gronde suite à l’utilisation du 49.3.    

Par Aylan-afir Modifié le 17/03/2023 à 11:34
Notez cet article

Des dizaines de manifestants se sont réunis, ce vendredi 17 mars, à Paris pour une manifestation surprise. Ils ont bloqué le périphérique à hauteur de la porte de Clignancourt, en signe de rejet de l'utilisation de l'article 49.3 dans le cadre de la nouvelle réforme des retraites, adoptée jeudi.

310 manifestants interpellés depuis hier soir  

Jeudi 16 mars, le gouvernement a eu recours à l'article 49.3 pour faire passer sa réforme des retraites. Les syndicats sont passés à l'action dès hier soir. Bilan : 310 personnes interpellées, dont 258 à Paris, après de violents heurts. Ce matin, une manifestation surprise a lieu sur le périphérique parisien.

À l'appel de la CGT de Philippe Martinez, environ 200 manifestants se sont réunis pour bloquer le périphérique porte Clignancourt. D'autres manifestations ont eu lieu Portes de Montreuil et d'Italie. Les manifestants ont disposé des barrières et des poubelles en flammes à même la route, afin d'entraver la circulation. Ils ont été évacués une demi-heure plus tard.

En effet, les manifestants ont bloqué le trafic pendant près d'une demi-heure, en agitant des banderoles et des fumigènes. L'on a remarqué la présence de nombreux agents EDF et d'autres agents du service public. Des slogans comme « on est là, on est là », « grève, blocage, Macron dégage », ou encore « la à 60 ans, on s'est battus pour la gagner, on se battra pour la garder », ont été scandés en masse par les manifestants.

« On tiendra jusqu'au retrait, Borne n'a aucun respect, ils ne tiennent pas compte de la volonté du peuple », a assuré une manifestante. « Macron n'en a rien à foutre du peuple ! Il ne comprend pas le langage de la rue, il faut le retrait », a renchéri sa camarade.

Pourquoi le 49.3 ? 

Jeudi 16 mars, après plus de 175 heures de débat parlementaire, la Première ministre, Elisabeth Borne, annonçait l'adoption du projet de loi portant sur la réforme des retraites par le biais de l'article 49.3. Incertaine de l'issue du vote, la cheffe du gouvernement a préféré « ne pas prendre de risques ».

L'article 49.3 prévoit de contourner le débat et le vote parlementaires, afin de faire adopter une loi dans le cas de l'absence d'une majorité favorable. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce « passage en force » a provoqué un véritable tollé, tant dans l'hémicycle qu'auprès de l'opinion publique.

Les députés de la France Insoumise se sont mis à entonner la Marseillaise en pleine Assemblée, alors que la Première ministre tentait de s'exprimer au pupitre. Des députés du Rassemblement national frappaient des deux poings sur les gradins, afin de manifester leur mécontentement. Le discours d'Elisabeth Borne a été rendu quasi inaudible, en raison du chahut.

D'éminents politologues, à l'instar de Jerome Jaffré, anticipent déjà « une crise politique » et la démission de la Première ministre. Cette dernière se dit d'ailleurs prête à jouer le rôle de « fusible » si cela s'avère nécessaire.

Jeudi soir, près de 10 000 manifestants se sont réunis Place de la Concorde à Paris. C'était immédiatement après l'adoption du projet de loi. L'union intersyndicale a promis qu'elle multiplierait les manifestations, afin de démontrer l'opposition des Français à la réforme des retraites. Rappelons qu'ils sont plus de 70 % contre cette loi.

Laisser un commentaire

* Champs requis