Présentée mardi soir, la réforme des retraites entraîne une vive contestation

Prévue depuis 2017 par Emmanuel Macron lors de sa première élection, la réforme des retraites promet une opposition très corsée.

Par Aylan-afir Publié le 11/01/2023 à 13:44
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C'est désormais officiel, l'âge de départ à la passera de 62 à 64 ans, à l'horizon 2027. Le gouvernement justifie la nouvelle réforme des retraites par la nécessité d'équilibrer les comptes publics. La Première ministre, Elizabeth Borne, accompagnée des membres de son gouvernement, a détaillé mardi 10 janvier les différentes mesures relatives à cette réforme.

“Garantir l'avenir de nos retraites”

Mardi à 17h30, Elizabeth Borne a détaillé le contenu de sa future réforme des retraites. La "mère de toutes les réformes" sera donc bien mise en œuvre et son contenu a été dévoilé hier en fin de journée. L'âge officiel de la retraite devrait ainsi passer de 62 à 64 ans, et ce, dès 2027. Pour obtenir une retraite à taux plein, il vous faudra ainsi cotiser 43 ans à l'horizon 2027, et non 2035, comme le prévoyait la réforme Tourraine.

Afin de faire passer la pilule, la cheffe du gouvernement a indiqué que l'âge de départ à la retraite serait repoussé de 3 mois par an, à compter du 1er septembre 2023. Il devrait, donc, atteindre les 64 ans, et non 65 ans, en 2030. Pour tous ceux qui auront cotisé durant 43 ans d'ici à 2027, ils pourront bénéficier d'une retraite à taux plein, à partir de cette date.

Les régimes spéciaux devraient, quant à eux, être tout bonnement supprimés. Pour rappel, ils permettaient aux travailleurs exerçant des emplois difficiles de bénéficier de durées de cotisation plus courtes. Ils seront désormais astreints aux mêmes conditions que tous les autres retraités. Ils devront cotiser 43 ans afin d'obtenir une retraite à taux plein.

Cette réforme garantit enfin une revalorisation du montant des pensions de retraite. La pension minimale "pour une carrière complètement cotisée au Smic, ne pourra être inférieure à 85% du Smic net, soit environ 1.200 euros bruts par mois". Concrètement, ceci augmenterait de 100 euros minimum le montant d'une retraite à taux plein.

Cette réforme est jugée indispensable par l'exécutif. Elle permettrait de maintenir l'équilibre du régime des retraites au cours des décennies à venir. Elle devrait permettre de dégager 17,7 milliards d'euros d'ici à 2030. Ceci a pour but de combler le déficit du régime des retraites, estimé à 13,5 milliards d'euros.

Les oppositions et les syndicats en ordre de bataille

Les principaux partis d'opposition ont déjà fait connaître leur intention de faire barrage à cette réforme. Marine Le Pen, ex-candidate RN à la présidentielle, a réagi à cette mesure : “Après avoir été élu grâce à la gauche et à la France insoumise, Emmanuel Macron va tenter désormais, avec le soutien de LR, de faire passer la retraite à 64 ans. Les Français peuvent compter sur toute notre détermination pour faire barrage à cette réforme injuste”.

Même son de cloche du côté de la gauche. La Députée LFI Clémentine Autain a réagi immédiatement après les annonces de mardi soir. “Le report à 64 ans ne doit pas masquer l'accélération de la loi Touraine. Au final, 17 milliards seraient dont payés par les ‘premiers de corvées' de leur vie, de leur corps, de leur temps”. 

Pour Olivier Faure, chef de file du PS, l'heure est à la mobilisation. “Mobilisons-nous aux côtés du front syndical uni contre le projet Borne – Ciotti.”

Les syndicats les plus importants de France, dont la CGT et la CFDT, ont déjà annoncé une journée de mobilisation nationale qui se tiendra le 19 janvier. Le secrétaire général de FO35 fustige la réforme à venir et appelle à une réaction citoyenne forte. "Moi, je dis que ce sont des choix politiques. Il faut réinventer des jours heureux, répartir les finances de manière différente et c'est ça qui m'importe. Sinon, on peut aller toujours vers la régression : 65 67, 78 70. La régression à tout point de vue et c'est insupportable !"

Il reste à savoir si la reforme présentée par Elizabeth Borne ira à son terme en douceur. En tout cas, la contestation s'annonce vive.

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