Philipps : la marque accusée d’avoir fabriqué des appareils avec un composant cancérigène

La marque Philips est actuellement dans la tourmente ! Elle est accusée d’avoir vendu des appareils contre l’apnée du sommeil contenant des composants dangereux pour la santé !

Par Aylan-afir Publié le 22/11/2022 à 20:15
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Selon plusieurs documents transmis au pôle de santé publique du parquet de Paris par des avocats provenant de plusieurs pays (France, Etats-Unis, Italie, Autriche), la société Philips est accusée d'avoir commercialisé des respirateurs contenant un composant douteux. En effet, ces documents indiquent que la marque néerlandaise a vendu des appareils destinés à lutter contre l'apnée du sommeil fabriqués avec un composant potentiellement cancérigène. Cette information a été relayée par France Info le 18 novembre. 

Le composant en question

Les faits ont réellement débuté au cours de l’été 2021. Philips a alors procédé au rappel de 5,3 millions respirateurs dans le monde. Sur ces derniers, 382 000 appareils avaient été enregistrés en France. Pour expliquer les raisons de cette action auprès des consommateurs, l'argument suivant a été utilisé: "Philips a décidé de publier volontairement une notification de rappel pour informer les patients et les clients des impacts potentiels sur la santé et la prise en charge des patients liés à ce problème". 

Le composant mis en cause est la mousse insonorisante en polyuréthane que l'on retrouve dans les respirateurs (appareils contre l'apnée du sommeil). Cette substance pourrait entraîner un danger. En effet, sa dégradation sous forme de particules fines entraînerait des risques sur le plan respiratoire notamment. Ces particules fines pourraient être inhalées ou ingérées par le biais de l’arrivée d’air des appareils. "Les risques potentiels de l'exposition aux particules sont les suivants : maux de tête, irritation, inflammation, problèmes respiratoires et effets toxiques et cancérigènes possibles", a également précisé Philips.

Les responsables ont notifié le fait qu'aucun consommateur n'a signalé à la société un impact sur sa santé lié à l'utilisation des appareils mis en cause. Et pourtant, depuis juin 2021 Philips est sous le coup d'une enquête préliminaire menée par le Parquet de Paris pour les causes suivantes : "tromperie aggravée", "mise en danger de la vie d'autrui", "administration de substances nuisibles".

Des soupçons depuis 2016 

Les avocats ayant monté le dossier à charge contre Philips ont évoqué le fait que la société aurait été informée des risques potentiels liés à l'utilisation de ses appareils bien avant 2021. "L’ensemble de ces documents établis pour les juridictions américaines remettent fortement en question le déroulé et surtout le descriptif des faits tels que présentés par Philips", ont-ils rédigé. L'un des sous-traitants de l'entreprise néerlandaise l'aurait mise en garde dès 2016. Il s'agit du fabricant américain Wm. T. Burnett qui aurait envoyé une série de mails afin de prévenir les responsables de Philips.

"Cela ne me surprendrait pas si dans la chaleur et l'humidité, cette mousse commence à se désintégrer au bout d'un an. Mais il existe une bonne alternative : la mousse polyéther. Cela dure des années", a-t-il été précisé dans un courriel. Deux ans plus tard, Philips a indiqué qu'elle continuerait à utiliser cette mousse dans l'attente d'un planning de remplacement".

Une procédure en cours

Selon France Info, "à ce jour, le pôle de santé publique du parquet de Paris a connaissance de 26 plaintes en France. Huit plaintes pénales ont été enregistrées dont quatre sont liées à des cas de cancer". Rappelons qu'avant la procédure de rappel des appareils contre l'apnée du sommeil en question, 3 000 signalements d’effets indésirables (dont 159 font mention d'un cancer) sont parvenus à l'Agence nationale des Produits de Santé et du Médicament (ANSM), selon un rapport en date de septembre 2022 émanant de l'autorité de santé.

Le lien réel entre l'apparition d'un cancer et l'utilisation des machines commercialisées par Philips n'a pas été établi sur le plan scientifique. L’ANSM a toutefois précisé qu'elle avait lancé une étude indépendante étudiant cette question en France.

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