Une annonce pour un appartement parisien affiche la superficie en « m² ressentis » !
Le « m² ressenti » : quelle est cette nouvelle trouvaille des agents immobiliers ?
Certaines annonces immobilières ont le don de faire sourire. C’est le cas de cette annonce pour un studio de 24 m², dont le prix de vente est mentionné en « m² ressentis ». Si cette façon de faire n’est pas des plus conventionnelles, elle aura, au moins, eu pour mérite de faire rire les internautes. Les réactions se multiplient en ligne.
Le « m² ressenti »
L’annonce en question concerne la mise en vente d’un studio de 24 m² dans le neuvième arrondissement de Paris. Il est proposé à la vente au prix de 168 000 euros. L’annonce, relayée par BFMTV, décrit un bien immobilier « en plein cœur du célèbre quartier Saint-Georges, proche de l'Opéra de Paris et des Galeries Lafayette ». Le studio « avec mezzanine, calme et lumineux » dispose également d’un séjour et d’une kitchenette.
Rien d’anormal jusque-là. Un studio, aussi exigu soit-il, gagne automatiquement en valeur avec une bonne situation géographique. Situé dans l'un des plus beaux quartiers de Paris, ce studio n’échappe pas à la règle. Ce qui est surprenant, c’est le néologisme utilisé par les agents immobiliers à l’origine de cette annonce. Ils ont, en effet, évoqué le concept tout à fait inédit du « m² ressenti ».
Le « mètre carré ressenti », nouvelle invention des agents immobiliers pour vendre les biens https://t.co/VJ6lnIAunH pic.twitter.com/JD8QgAoROU
— Sud Ouest (@sudouest) February 1, 2023
L’agence à l’origine de cette annonce précise ainsi que la superficie de l’habitation est de « 23,55 m² au sol et 11,53 m² loi Carrez – 16 m² ressentis ». Ceci n’aura pas manqué d’amuser un bon nombre d’internautes.
« Réponds que tu es prête à payer un loyer de 100 euros – 1 000 euros ressentis », a commenté un internaute. « C'est un 12 m² loi Carrez, mais on a mis des miroirs sur TOUS les murs. Donc en vrai, niveau ressenti, quand vous vous asseyez au milieu, on est sur du 70-75 m², ne vous inquiétez pas », s’est amusé un autre.
Que prévoit la loi ?
La notion de m² ressenti n’a aucune valeur d’un point de vue juridique. Lors de l’achat d’un bien immobilier dans une copropriété, seule la loi Carrez fait foi. Cette dernière, votée en 1996, exige des propriétaires de déclarer la surface effective de leur logement.
Selon la loi Carrez, la surface d’un logement correspond à celle « des planchers des locaux clos et couverts, après déduction des surfaces occupées par les murs, cloisons, marches et cages d'escalier, gaines, embrasures de porte et de fenêtres. Il n'est pas tenu compte des planchers des parties des locaux d'une hauteur inférieure à 1,80 mètre ». Toujours selon cette loi, la surface d'une habitation se définit de manière claire et ne saurait être sujette à interprétation, aussi originale soit-elle.
Il semblerait ainsi que ce concept de « m² ressenti » ne corresponde à aucune réalité géographique ou économique. Il faut rappeler que la croissance du marché de la location en Île-de-France connait un essoufflement depuis 2021. Ce ralentissement s’explique principalement par la faible activité touristique en région parisienne durant la pandémie de Covid-19.
"Il y a eu un avant et un après Covid": Olivier Kretz, agent immobilier spécialisé dans le luxe, analyse les évolutions du secteur https://t.co/1JvDAOU4ad pic.twitter.com/3kcyEhY4Xt
— France Immobilier (@frimmob) January 28, 2023
Certains agents immobiliers ont visiblement trouvé une parade efficace à ce problème, en tentant de gonfler artificiellement les prix de l'immobilier à coups de m² ressentis. Il n'est toutefois pas certain que ce tour de passe-passe suffise à relancer le marché de l'immobilier parisien.