Ile-de-France : ses pets « irrespectueux » sur son lieu de travail lui ont valu un licenciement

Une décision de justice a été rendue au sujet de ce licenciement.

Par Aylan-afir Modifié le 04/04/2023 à 19:52
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L'affaire est on ne peut plus sérieuse ! Un salarié a été licencié parce qu'il émettait des pets « irrespectueux » sur son lieu de travail.

Une décision de la cour d'appel de Paris a dû statuer sur ce cas pour le moins surprenant. Péter sur son lieu de travail constituerait-il un motif de licenciement valable ?

Une « arme massive »

Nos confrères du Point ont révélé l'histoire de A. B, qui a commencé par être convoqué pour un entretien avec son responsable. Ce directeur commercial d'un magasin de matériaux d'Ile-de-France ne pouvait sans doute pas s'attendre au motif invoqué pour son licenciement. Son employeur lui reproche un comportement professionnel « incompatible avec l’exercice de ses fonctions ». Le concerné aurait, aussi, fait preuve d’un « manque total de bienséance, de tenue en société et surtout d’hygiène » vis-à-vis de sa hiérarchie, de ses collègues et en présence de clients.

L'homme avait déjà fait l'objet de nombreux rapports préalablement à cette convocation. Il se serait notamment rendu coupable d'avoir utilisé les toilettes des femmes, qu'il aurait laissées dans un piètre état après son passage. L'employée de ménage s'est dite « écœurée » après avoir dû nettoyer lesdites toilettes. A. B a nié. Malheureusement pour lui, les caméras de surveillance ont prouvé qu'il était bien le seul à avoir utilisé les toilettes à ce moment-là. « La femme de ménage, également présente, a été choquée par l’odeur nauséabonde et par votre impolitesse », lui a expliqué l’employeur pour justifier le licenciement.

Pour ne rien arranger, A. B s'est également rendu coupable de grossophobie sur son lieu de travail. Il avait, en effet, été l'auteur d'une remarque désobligeante sur le poids d'une de ses collègues, avant de lui adresser un pet. Il a lui-même qualifié ce dernier d'« arme massive » pour inciter ses collègues à quitter le bureau.

Un cas de licenciement porté aux prud’hommes

Les flatulences de A. B, ajoutées à ses remarques déplacées envers ses collègues ainsi qu'à de fréquents retards lui ont valu un licenciement. L'homme décide aussitôt de saisir le conseil de prud'hommes, estimant avoir été licencié sans « cause réelle et sérieuse ». Il affirme même souffrir de dépression, suite aux nombreuses invectives qu'il a reçues en raison de ses pets.

L'homme a, par ailleurs, réfuté toute intention de nuire par ses flatulences. Il assure que ces dernières étaient probablement dues à des problèmes gastriques. Il a également mis en doute la légalité du dispositif de vidéosurveillance ayant révélé sa dégradation des toilettes pour femmes de l'entreprise.

A. B a été débouté de toutes ses demandes par le conseil de prud'hommes. Il a fait appel de cette décision, mais la cour d'appel de Paris a statué dans le même sens. La plainte qu'il a déposée pour discrimination a, en effet, été jugée irrecevable. Idem pour les accusations qu'il a émises contre son employeur, qui a, selon lui, contribué à le rendre dépressif. Ses « propos déplacés » ainsi que son « comportement irrespectueux », y compris ses pets incessants, ont justifié, selon la justice, le licenciement de cet homme.