« Démerdez-vous, grosse m*rde » : le policier qui avait insulté une femme battue a été condamné

Il insulte et refuse de venir en aide à une femme en danger. 

Par Aylan-afir Modifié le 09/03/2023 à 16:04
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Un policier a refusé d'apporter son aide à une femme qui était sur le point d'être battue. En plus d'avoir ignoré son appel au secours, il l'a également traité de « grosse m*rde ». Il a été jugé, mercredi 8 mars, et reconnu coupable.

« Non-assistance à personne en danger »

Le tribunal de Pontoise, dans le Val-d'Oise, a reconnu un policier coupable de « non-assistance à personne en danger ». Il a condamné l'homme de 48 ans à 8 mois de prison avec sursis. Il a été reconnu coupable d'avoir refusé de porter secours à une jeune femme sur le point d'être battue et de l'avoir insultée. La victime avait contacté les services de police pour dénoncer les violences de son ancien compagnon. Le lendemain de son appel aux autorités, elle a été violemment battue par l'homme qu'elle a dénoncé.

Le tribunal de Pontoise a assorti cette peine d'un sursis probatoire de 18 mois. Durant cette période, le coupable n'aura plus le doit d'exercer son métier de policier. Il devra également verser une somme de 3 000 euros à la victime en guise de dommages et intérêts.

Le 31 juillet 2022, Ophélie appelle le 17 pour faire état du harcèlement dont elle est victime de la part de son ex-conjoint. L'homme, avec qui elle ne vit plus depuis plusieurs mois, la menace de mort et se rend à son domicile où elle vit avec sa fille de 12 ans.

Le policier, qui est opérateur radio depuis douze ans, ne prend pas la plainte au sérieux. Alors qu'elle était en ligne avec lui, la victime crie en même temps « casse pas les cou*lles » à son ex-conjoint, qui se trouvait en bas de l'immeuble. « Tu parles mal grosse m*rde! Tu m'étonnes qu'il te menace, et ne rappelez plus, démerdez-vous avec », lui rétorque alors le policier avant de raccrocher.

Battue en public

Le lendemain, l'ancien conjoint de la victime se rend à nouveau au domicile de cette dernière. Il la « frappe avec un club de golf, la tire par les cheveux et la roue de coups de poing », selon nos confrères de BFMTV. La scène se déroule sous les yeux de la fillette de douze ans.

« On est sur une femme victime, en détresse, voire en état de panique qui se heurte au silence et même à la moquerie de l'institution policière », dénonce Pauline Rongier, l'avocate de la victime. Elle évoque « une défaillance d'un maillon de la chaîne de protection et de justice ». La jeune femme, prénommée Ophélie, « souhaitait que ce qui lui était arrivé ne puisse pas arriver à quelqu'un d'autre. En cela, c'est une victoire », ajoute la juriste.

Le policier s'est également exprimé sur cette affaire : « J'ai senti une femme qui n’était pas en danger immédiatement. Elle parlait avec un sourire », argumente-t-il. Il dispose de dix jours pour faire appel de cette décision de justice.

La victime parle, quant à elle, d'une expérience traumatisante. « Personne ne m'a pris au sérieux, alors l'agresseur s'est senti en toute puissance », a-t-elle déploré. Encore très émue, elle confie : « Je pense à ça à chaque fois que je sors de chez moi et je me dis que s'il y a un problème, je ne peux pas appeler la police, car ils vont m'insulter. »