Ces deux étudiantes ont inventé le premier boxer contraceptif

Un boxer contraceptif, vous dites ?

Par Aylan-afir Publié le 19/01/2023 à 17:14
Notez cet article

Deux étudiantes de l’IMT Atlantique ont mis au point un dispositif visant à réduire la fertilité masculine. S’appuyant sur une technologie déjà existante, elles ont perfectionné cette invention, afin de la rendre plus accessible. L’idée d’une forme de contraception masculine non invasive et relativement sûre a certainement de quoi séduire.

Le boxer contraceptif, la contraception de demain ?

Julie Simon et Éléonore Abadie sont deux étudiantes à l’école d’ingénieurs brestoise IMT Atlantique. Elles ont décidé de suspendre leurs études pour une année afin de se consacrer à leur projet. Celui-ci a pour ambition de créer et de vulgariser l’usage du boxer contraceptif pour hommes. Cet objet pourrait, à terme, révolutionner la contraception telle que nous la pratiquons. Il pourrait également être un moyen pour les femmes de ne plus porter le poids de la contraception à elles seules.

Au départ, les deux jeunes femmes pensaient travailler sur un projet de pilule pour homme. "Nous avons eu un cours l’année dernière autour du démarrage d’une éventuelle start-up. Nous devions choisir un sujet et la contraception masculine s’est imposée après réflexion… C’est vrai, pourquoi il n’y aurait pas de pilule pour homme, après tout ?". C’est au cours de recherches préliminaires que les deux jeunes femmes ont finalement décidé de développer une autre méthode contraceptive qui existait déjà.

"On s’est intéressées aux travaux du Dr Mieusset du CHU de Toulouse, qui a travaillé durant 40 ans sur le sujet – mais lui sur la forme d’un slip". Les jeunes femmes ont, quant à elles, préféré travailler sur un boxer plutôt qu’un slip. Et nous les remercions pour cela !

Quelle technologie se cache derrière le boxer contraceptif ?

Pour mettre au point leur boxer contraceptif, les deux étudiantes se sont basées sur les travaux du Dr Mieusset, du CHU de Toulouse. Ce dernier a mis au point, dans les années 1980, une méthode de contraception thermique dont le but est de provoquer une stérilité temporaire, de l’ordre de quelques jours ou de quelques semaines.

"Le principe est celui de la contraception thermique. En gros, la remontée des bourses permet d’augmenter leur température de deux degrés, soit de 35°C à 37°C : ce qui va freiner la création de spermatozoïdes... Pour donner un chiffre, on passe en dessous du seuil contraceptif défini par l’OMS qui est de 1 million de spermatozoïdes par millilitre”, explique Éléonore Abadie.

Ce dispositif est actuellement en phase de test des premiers prototypes, de manière plutôt artisanale. Les étudiantes admettent que pour le moment, les "tests" sont réalisés "avec [leurs] copains, qui [leurs] servent de cobayes", avouent-elles en riant.

Les premiers essais cliniques devraient, quant à eux, avoir lieu prochainement. "Soyons claires, il y a déjà des associations qui pratiquent cette méthode de contraception de manière artisanale. Cela semble fonctionner, mais il n’y a pas du tout de dispositif médical ! Notre objectif est bien celui-ci : obtenir une certification médicale et légale à notre boxer".

Le développement de ce boxer contraceptif devrait s’accélérer dans les mois à venir. Car les deux étudiantes ont obtenu une aide de 10 000 € de la part de la Fondation Le Roch-Mousquetaires. Cette somme devrait leur permettre de monter leur propre start-up et de promouvoir leur produit. À terme, ce dernier pourrait devenir un moyen de contraception largement utilisé. Pour l'heure, les jeunes femmes sont toujours dans l’attente de sponsors médicaux.