Attentats de Paris : qu’est-ce que la fameuse Fiche S des renseignements ?

Ceux qui ont attaqué le Bataclan avaient tous une fiche S

Par Aylan-afir Modifié le 21/11/2015 à 09:00
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Le 13 novembre à Paris, au moins sept personnes ont participé à des attentats terroristes à Paris, faisant 129 victimes. Quel est le point commun de tous ces terroristes, ou presque ? Ils étaient presque tous déjà connus des services de police belges ou français et avaient fait l'objet de la rédaction d'une "fiche S" pour "atteinte à la sûreté de l’Etat". Mais à quoi sert la fiche S au juste ?

Depuis quelques années, à chaque fois que l'on parle de terrorisme, on entend parler de cette fameuse fiche S. Que ce soit les frères Kouachi qui ont attaqué Charlie Hebdo, Amedy Coulibaly qui a effectué la prise d'otages dans l'Hyper Casher, l'auteur de l'attaque dans le Thalys, ceux qui ont perpétré les attaques en Isère ou encore Mohamed Merah, auteur des attentats à Toulouse en 2012, tous les récents auteurs de tueries apparaissaient dans ces fameuses fiches S.

Parmi les auteurs des attaques du 13 novembre 2015 à Paris, presque tous étaient connus des services de renseignement et faisaient l'objet d'une fiche S.

Au origines du fichage en France

En France, entre "quelques milliers de personnes" et "11 500 personnes" seraient fichées "S" si l'on se fie aux chiffres divulgés par le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve et à ceux de l'ancien Président Nicolas Sarkozy.

En réalité, les fiches "S" font partie d'un fichier qui date de 1969 qui rassemble TOUTES les personnes recherchées de France, pour diverses raisons, que ce soit des mineurs recherchés pour fugues, des potentiels membres du grand banditisme ou des militants altermondalistes.

intervention poice

Source photo : europe1

En tout, plus de 400 000 personnes apparaitraient dans ce fichier géant ! Il est divisé en 21 catégories, la CNIL nous en fournit certaines :

- AL pour les aliénés,

- E pour la police générale des étrangers,

- IT pour les interdits de territoire,

- M pour les mineurs en fugue,

- J pour ceux recherchés par la police judiciaire,

- R » pour l’opposition à la résidence en France,

- S pour sûreté de l’Etat,

- T pour les débiteurs du Trésor,

- TE pour l’opposition à l’entrée en France,

- V pour les évadés.

Sur la fiche S d'une personne, on peut lire son état civil (nom, prénom, nationalité, date de naissance) ainsi que son surnom, son sexe, son signalement, des photos (éventuellement), les motifs de sa recherche et la conduite à tenir en cas de découverte.

fiche S exemple

Source photo : France 3 Picardie

Tout le monde peut être l'objet d'une fiche S ?

Un décret révèle que toute personne "faisant l’objet de recherches pour prévenir des menaces graves pour la sécurité publique ou la sûreté de l’Etat, dès lors que des informations ou des indices réels ont été recueillis à leur égard" peut être classée fiche S.

Oui, un supporter de foot ou un militant installé à Notre-Dame des Landes peut être l'objet d'une fiche S. Les personnes surveillées ne sont pas forcément coupables. Elles sont juste surveillées d'un peu plus près, au cas où.

La fiche S est graduée de S1 à S16 selon le niveau de dangerosité de la personne suivie et la réaction à avoir en cas de découverte. Pour exemple, les personnes qui reviennent d'un Djihad en Irak ou en Syrie sont classées en S14.

Enfin, si vous avez une fiche S mais que vous avez un comportement exemplaire, vous pouvez être retiré du fichier central. Yassin Sahli, auteur des attentats en Isère, avait une fiche S à son nom entre 2006 et 2008, mais elle a été effacée de la base...

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