Attentats de Nice : Quand la télé française fait n’importe quoi…

La télévision française cède aux sirènes du direct

Par Aylan-afir Modifié le 16/07/2016 à 10:00
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Je ne sais pas si vous avez allumé votre télévision hier soir, mais j’espère pour vous que vous dormiez déjà… Parce que la télévision a dérapé de façon quasi historique. Dans l’incompréhension totale, les téléspectateurs ont pu voir en direct des images choquantes, des témoignages inutiles de personnes complètement déboussolées et clairement pas en état de témoigner…

Les événements tragiques de cette soirée du 14 juillet ont poussé nombre de chaînes à sacrifier le bon sens sur l’autel du direct. Dérapage de France 2, tout d’abord, qui interviewe un homme à côté du cadavre de sa femme, puis va jusqu’à diffuser en boucler la vidéo du camion fonçant dans la foule, avec la journaliste qui promet un ralenti de celle-ci. Le tout sans aucune information sur l’auteur de la vidéo, aucune source, rien de vérifié, nada. C’est clairement la pagaille dans les bureaux de la chaîne, et les réseaux sociaux n’ont pas manqué de le faire remarquer :

Comble du ridicule, un journaliste de France 2 condamne les diffusions de vidéos chocs sur les réseaux sociaux :

C’est déjà chose faite iAN, le CSA a lancé un communiqué de presse pour appeler à la prudence :

le communiqué du CSA au lendemain des attentats

Après France 2, vient le tour de LCI et TF1, qui commencent à relayer des rumeurs infondées sur une potentielle prise d’otage… Bref, on passe d'un travail de journalisme censé informer de façon rigoureuse les citoyens, à un grand n’importe quoi dicté par l'émotion pour faire de l’audience.

Et c’est bien ça que l’on reproche à ces chaînes hier soir : un grave manque de professionnalisme. La culture de l’instantané, de l’image, de l’émotion qui empêche toute réflexion. La chaîne France 2 a d’ailleurs déjà présenté ses excuses :

Ces images brutales qui n’ont pas été vérifiées selon les usages ont suscité de vives réactions. Une erreur de jugement a été commise en raison de ces circonstances particulières. La diffusion de ce type d’image ne correspond pas à la conception de l’information des journalistes des équipes et de l’entreprise.

France Télévisions tient à présenter ses excuses à l’ensemble du public.

Mouais… Le mal est fait non ?